Jean Chavet, fait partie de la liste des jeunes morts pendant la seconde guerre mondiale et qui seront béatifiés prochainement.

L’équipe nationale de la JEC de 2017 avait mené une réflexion à partir de quelques éléments de sa vie disponibles sur le site https://www.memoresist.org/resistant/jean-chavet/

Nous vous partageons des extraits de la réflexion d’alors :

Il semble que Jean Chavet est parti au Service du Travail Obligatoire en 1943, soit à l’âge de 21 ans, âge où l’on continue aujourd’hui des études. Il part, écoutant son père, comme volontaire pour bénéficier du choix du lieux, il était un élève brillant, promis à un bel avenir de chercheur en chimie si la guerre n’était pas venue.

Il nous a semblé difficile de nous sentir « à la hauteur » de son exemple et de nous dire qu’aujourd’hui nous pourrions suivre ses pas tant son sacrifice a été grand.

Cependant, nous reconnaissons dans le récit qui nous en a été fait, des ressorts de l’engagement chrétien au sein de la JEC tel qu’il peut encore être vécu par les jeunes aujourd’hui.

Un esprit de résistance vis-à-vis de la facilité d’obtenir un bon statut, plus confortable que les nazis auraient pu lui donner. Un choix de la fraternité avec les autres compagnons chrétiens et une capacité d’organisation collective permettant d’être le ferment dans la pâte. Cette organisation qui lui a valu d’être déporté, nous semble aller dans le sens d’un refus d’être identifié seulement à une activité productrice et développer la part humaine de chacun… le sens de la vie. Engagé comme jéciste dans sa paroisse, il est resté engagé à Halle où il a fait son STO. Il a été fidèle à sa vocation jusqu’à la mort et en cela est resté disciple de Jésus. Il a osé se mettre en danger en prenant des responsabilités et en tenant ses engagements sur la durée.

Dans le domaine de son activité de recherche dont nous savons peu de choses, nous retrouvons cependant les questions qui habitent encore la société aujourd’hui à savoir l’éthique dans l’action, l’éthique du savoir, l’éthique au travail … Il nous semble là encore faire échos à la démarche du Voir Juger Agir propre à l’Action Catholique et vivante encore aujourd’hui à la JEC.

L’équipe nationale de 2017 ajoutait aussi :

En cette époque de réflexion sur le rôle et la place des jeunes dans l’Eglise et pour l’Eglise, on voit que l’exemple de jeunes comme Jean Chavet ici ou Pierre Alviset (jéciste parisien fusillé le 16 août 1944 à Domont) nous montre que des jeunes chrétiens ont été porteurs du message de l’évangile par des démarches collectives et des engagements personnels, là où autour d’eux, parfois même au sein de l’église, la pensée dominante allait vers une acceptation du pire voir une déshumanisation de l’individu. C’est au nom de son action en tant que chrétien qu’il a été emprisonné, torturé et déporté.

Comme pour l’équipe nationale de 2017, cherchons aujourd’hui comment les vies si courtes de tous ces jeunes bientôt béatifiés peuvent interroger nos vies.